2 roues et permis B : Quels véhicules conduire avec ce permis ?

9,3 millions de titulaires du permis B peuvent, sans le savoir, enfourcher un deux-roues motorisé. Un chiffre qui ne doit rien au hasard : la réglementation française, unique en son genre, élargit silencieusement les horizons des automobilistes depuis plus de 25 ans.

Impossible de résumer la réglementation à une simple question de cylindrée. Entre les scooters autorisés, les motos bridées, les tricycles et la fameuse formation complémentaire, chaque cas possède ses spécificités. L’âge du conducteur, la date d’obtention du permis et même l’assurance souscrite auparavant jouent un rôle. Sans oublier l’évolution constante des démarches administratives qui bousculent la liste des véhicules accessibles.

Ce que permet réellement le permis B en matière de deux-roues

Le permis B n’est pas réservé à la seule voiture. Depuis deux ans de permis, il ouvre la voie à certains deux-roues motorisés, à condition de respecter des règles strictes. Avec une formation obligatoire de 7 heures, on peut s’installer au guidon d’une moto légère 125 cm³ (maximum 11 kW) ou d’une moto électrique équivalente. La règle s’applique également aux scooters électriques dont la puissance ne dépasse pas cette limite.

Les scooters à trois roues de la catégorie L5e entrent aussi dans la danse. Là encore, il faut deux ans de permis B et valider la formation de 7 heures, mais il faut aussi avoir soufflé ses 21 bougies pour grimper sur un tricycle à moteur. Les cyclomoteurs de 50 cm³ font figure d’exception : un simple permis B suffit, aucune formalité supplémentaire à prévoir.

Voici, en résumé, les principales possibilités :

  • Moto légère 125 cm³ : permis B + 2 ans d’expérience + formation 7 heures
  • Scooter 3 roues (L5e) : permis B + 2 ans + formation 7 heures + 21 ans révolus
  • Cyclomoteur 50 cm³ : permis B seul, sans autre démarche

Impossible, en revanche, de piloter une moto de plus de 125 cm³ ou de s’aventurer sur une machine de catégorie A2 ou A avec ce seul permis. Il faut passer les épreuves spécifiques. Un détail à ne pas négliger : ce droit à la 125 cm³ s’arrête à la frontière. La France est la seule à reconnaître cette équivalence ; ailleurs, il faut présenter le permis A1 en bonne et due forme. L’assouplissement reste donc typiquement hexagonal.

Quels types de motos, scooters et tricycles sont accessibles ?

Le permis B, accompagné de la formation de 7 heures, ouvre la porte à une sélection variée de deux-roues. Côté motos, la star reste la 125 cm³ (maximum 11 kW). Les modèles ne manquent pas : Honda CB125F, Yamaha MT-125, KTM Duke 125, Aprilia Tuono 125, Suzuki GSX-S125. D’autres marques comme Mash, Orcal, Brixton ou Zontes séduisent grâce à leur simplicité et leur look affirmé.

Les scooters 125, tels que le Yamaha X-Max ou le Honda PCX, misent sur la maniabilité et la praticité, idéales en ville. Pour ceux qui cherchent plus de stabilité, les scooters 3 roues homologués catégorie L5e sont une alternative. Le Piaggio MP3 domine ce créneau, talonné par le Peugeot Metropolis ou le Yamaha Tricity 125.

Les motos électriques équivalentes 125 cm³ complètent ce panorama. Les marques comme Super Soco, NIU et Rider proposent des modèles adaptés à la circulation urbaine. Attention : la puissance ne doit jamais dépasser 11 kW.

Pour les usages courts ou les trajets ruraux, le cyclomoteur 50 cm³ conserve ses adeptes. Il reste accessible avec le seul permis B, sans autre condition.

Puissance, cylindrée, formation : les règles à connaître pour rouler en toute légalité

Circuler légalement avec un deux-roues grâce au permis B suppose de respecter certaines règles. Les motos légères (jusqu’à 125 cm³ et 11 kW) et les scooters 3 roues L5e sont accessibles, mais la formation de 7 heures reste incontournable pour la plupart des conducteurs. Elle concerne ceux ayant obtenu leur permis après le 1er mars 1980 et qui n’ont pas assuré un deux-roues entre 2006 et 2011. Ce stage se découpe en trois temps : 2 heures de théorie, 2 heures de pratique hors circulation, 3 heures en circulation réelle. À l’issue, une attestation est remise, sans modification du permis.

Faire l’impasse sur cette formation expose à une amende de 135 €, qui peut grimper à 750 € en récidive. Le véhicule peut être immobilisé et l’assurance refuser de couvrir un éventuel accident. Autre point de vigilance : la puissance de la moto ou du scooter ne doit jamais dépasser 11 kW. Pour accéder à plus puissant, il faut viser le permis A2 ou A.

Pour récapituler les points-clés à garder en tête :

  • Formation de 7 heures : obligatoire (sauf permis B obtenu avant 1980 ou assurance deux/trois-roues entre 2006 et 2011)
  • Modèles autorisés : 125 cm³ maximum, 11 kW
  • Non reconnu à l’étranger : seule la France applique cette tolérance, ailleurs le permis A1 est exigé

Le permis B ne donne aucun accès aux motos de catégorie A2 ou A. Pour ces cylindrées, retour à l’auto-école et au parcours classique de la formation moto.

Femme avec casque et scooter dans quartier résidentiel

Conseils pratiques pour bien débuter ou évoluer vers un permis moto supérieur

Commencer sur une 125 cm³ ou un scooter 3 roues L5e avec le permis B permet de s’initier progressivement à la conduite sur deux ou trois roues. La formation de 7 heures, loin d’être une simple formalité, prépare à la réalité du bitume : prises d’angle, anticipation, gestion de la circulation et de la fatigue. Les moniteurs insistent sur l’importance de la souplesse et du regard, de la gestion des distances et des trajectoires. Ce sont ces réflexes qui feront toute la différence au quotidien.

Quand la 125 ne suffit plus, beaucoup choisissent de passer au permis A2. L’auto-école devient alors le passage obligé : on apprend à manier des motos plus puissantes (jusqu’à 35 kW), à maîtriser les techniques de freinage évoluées ou à adopter une position dynamique pour négocier virages et situations d’urgence. Ce permis, plus exigeant, ouvre l’accès à une gamme de motos nettement plus large, du roadster à la sportive.

Réfléchissez à vos besoins réels. Pour les trajets urbains ou périurbains occasionnels, la 125 reste imbattable. Mais si le goût du voyage, du duo ou des longues distances se développe, le permis A devient incontournable. Après deux ans de A2 et une formation complémentaire, il autorise la conduite de toutes les cylindrées. Gardez en tête que la formation de 7 heures n’a de valeur qu’en France : pour rouler à l’étranger, le permis A1 est requis pour les 125 cm³.

Quelques conseils pour évoluer sereinement et progresser :

  • S’entourer de motards chevronnés pour glaner astuces et bonnes pratiques
  • Choisir un équipement adapté et homologué : casque, gants, blouson, dorsale
  • Privilégier une machine entretenue et récente pour limiter les mauvaises surprises

Un permis B peut ouvrir bien plus de portes qu’on ne le croit, à condition de connaître les règles et de miser sur la vigilance. La route n’attend que vous, à deux ou trois roues, pour écrire la suite de votre histoire motorisée.

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