Voiture à 100 euros : qui peut en bénéficier ?

265 euros. C’est le loyer moyen d’une voiture neuve en France en 2023. La promesse d’un véhicule électrique à 100 euros par mois frappe fort, mais la réalité du terrain est bien différente. Les conditions d’accès sont strictes, le nombre de modèles limités, et les quotas imposés par les constructeurs réduisent la portée d’un dispositif présenté comme ouvert à tous.

Obtenir ce fameux contrat relève souvent du parcours du combattant : critères de résidence, délais d’attente à rallonge, stock restreint. Derrière l’affichage grand public, le dispositif s’adresse à une cible définie, encadrée par des règles précises et un volume de véhicules clairement plafonné.

Voiture à 100 euros par mois : une opportunité accessible ou un mirage ?

Depuis janvier 2024, le leasing social fait beaucoup parler de lui sur le marché de la voiture électrique en France. L’idée, c’est d’offrir à certains foyers l’accès à une citadine zéro émission pour un loyer de 100 à 200 euros sans avance de fonds. Pourtant, si la promesse frappe l’imaginaire, la réalité est beaucoup plus nuancée. Ce dispositif, orchestré par l’Ademe via les certificats d’économie d’énergie (CEE), cible avant tout la transition écologique et la mobilité durable.

Dans les faits, la barre fixée par le gouvernement s’élève à 50 000 bénéficiaires chaque année. Mais l’afflux de demandes a contraint à stopper la machine dès février, la réouverture n’étant prévue qu’en septembre 2025. Le calendrier budgétaire évolue lui aussi : 650 millions d’euros débloqués pour 2024, puis 369 l’année suivante. L’aide attribuée à chaque voiture grimpera à 7 000 euros environ, ce qui influencera évidemment le montant des loyers proposés.

Le leasing social ne se cumule ni avec le bonus écologique ni la prime à la conversion. Pour y prétendre, trois critères : un revenu fiscal de référence qui ne dépasse pas 16 300 euros par part, parcourir au moins 15 km pour aller travailler (ou 8 000 km sur l’année), et s’engager sur trois ans au moins. Point d’attention : l’assurance, l’entretien et la borne de recharge ne sont pas couverts par ce loyer attractif. Il faut les prévoir dans son budget global.

Qui peut réellement profiter des offres de leasing social en 2024 ?

En 2024, l’accès au leasing social se limite à une part bien définie de la population. Seuls les ménages modestes, dont le revenu fiscal par part ne dépasse pas 16 300 euros, peuvent poser leur candidature. La classe moyenne supérieure reste en dehors du dispositif. Ce soutien public cible ainsi celles et ceux qui, jusqu’ici, voyaient la mobilité électrique comme un défi financier hors de leur portée.

Pour savoir si vous pouvez espérer une place, trois conditions s’appliquent :

  • un revenu fiscal en dessous du seuil requis ;
  • une distance entre domicile et travail de 15 km minimum par jour, ou un usage annuel d’au moins 8 000 km ;
  • une location longue durée d’au minimum 3 ans.

Les retraités peuvent eux aussi en bénéficier, sous réserve de remplir les critères de distance ou de kilométrage. Précision importante : 10 % des contrats leur sont réservés s’ils résident ou travaillent dans une ZFE (zone à faibles émissions). Les grandes villes, où la circulation des véhicules thermiques anciens est déjà restreinte, raflent donc une bonne part des offres.

Le stock reste limité chaque année, avec 50 000 contrats maximum. Une fois bénéficiaire, il n’est pas possible de repostuler tout de suite l’année suivante. Et il faut garder à l’esprit que l’assurance, l’entretien et la borne de recharge restent à la charge du locataire, hors du loyer mensuel.

Tour d’horizon des modèles électriques disponibles à prix réduit

Les modèles éligibles au leasing social sont soigneusement triés sur le volet. Pour obtenir un loyer à 100 euros, le véhicule doit respecter plusieurs contraintes : prix catalogue inférieur à 47 000 euros, poids sous les 2,4 tonnes, autonomie minimum de 200 km et impact environnemental maîtrisé. Les voitures produites hors Europe, notamment certains modèles asiatiques, sont exclus : priorité aux fabrications européennes et à la réduction de l’empreinte carbone.

En pratique, le marché français propose un éventail limité mais pertinent. Le groupe Stellantis place la Citroën ë-C3, la Peugeot e-208, la Fiat 500e et l’Opel Mokka Electric dans la liste. Chez Renault, la Renault 5 E-Tech Electric et le Kangoo E-Tech Electric émergent, tout comme la Mégane E-Tech Electric, la Citroën ë-C4 ou la Peugeot e-2008, qui complètent l’offre nationale.

BMW (série 4), Volvo (EX30), Volkswagen sont aussi présents, même si, dans les faits, les citadines et crossovers compacts regroupent l’essentiel des formules à petit prix.

Pour départager ces propositions, plusieurs critères méritent d’être évalués :

  • Autonomie : le plus souvent entre 200 et 400 km en conditions mixtes.
  • Confort d’usage : reproduit celui d’un modèle standard, avec charge rapide sur certaines versions.

La filière automobile française valorise l’efficacité de son réseau, les dernières technologies de batteries et l’accompagnement après-vente. L’éventail des modèles évoluera à chaque session, au fil des nouvelles sorties et des décisions de financement public.

Jeune homme dans sa voiture en rue résidentielle en journée

Comparer les offres et contacter les fournisseurs : les étapes clés pour faire le bon choix

Mieux vaut ne rien signer trop vite. Un tour d’horizon des propositions du leasing social s’impose pour mesurer la réalité du marché. Les principaux constructeurs français dévoilent leurs modèles phares : certains loyers sont très agressifs, d’autres incluent quelques options, mais peu de frais annexes sont prévus dans le coût de base. Il reste donc, avant tout engagement, à évaluer le montant mensuel (généralement entre 100 et 200 euros), la période de location (3 ans minimum) et la possibilité ou non d’acheter le véhicule à terme.

L’assurance, l’entretien et la pose d’une borne de recharge à domicile représentent des surcoûts parfois non négligeables. Pour ce dernier point, il est pertinent de comparer plusieurs devis auprès de spécialistes, afin de choisir une solution adaptée à la puissance et au modèle choisis. Certains professionnels proposent un accompagnement sur-mesure, parfois des outils de suivi de la recharge pour simplifier le quotidien.

Avant de signer un contrat, il est judicieux d’interroger chaque concessionnaire : délais de livraison, montant des frais de dossier éventuels, conditions de restitution du véhicule. Lire chaque clause en détail (kilométrage autorisé, franchise, résiliation) permet d’éviter les mauvaises surprises. Favorisez un interlocuteur accessible, capable d’expliquer les spécificités du dossier et de vous indiquer en toute transparence la disponibilité réelle des modèles.

Voici un aperçu des points à inspecter au moment de comparer les offres :

  • Loyer et durée : le montant des mensualités et la période d’engagement
  • Assurances et frais : non compris dans le forfait, à anticiper dans le budget
  • Recharge : prévoir une installation privée, certains prestataires proposent une aide à la mise en place

Prendre le temps de demander des devis personnalisés, de faire jouer la concurrence et d’anticiper l’ensemble des coûts réels constitue la meilleure manière d’aborder sereinement le leasing social. Il reste, pour beaucoup, un ticket d’entrée vers la voiture électrique. Pourtant, décrocher ce précieux contrat relève d’un vrai parcours à obstacles, réservé à ceux qui savent patienter et réunir toutes les pièces du dossier.

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